26 janvier 2018 GB

Le directeur de la rédaction de l’Obs sur la sellette ?

Il est toujours intéressant de voir comment l’histoire est un éternel recommencement quand elle est placée entre certaines mains.

Alors que le président Macron reçoit à Versailles, le lieu est tout de même peu anodin, 140 patrons de grandes multinationales , une odeur rappelant les fastes de Versailles du 18ème siècle semble habillée tout ce semblant de République.

Ainsi le roi accueille-t-il les notables et marquis d’autres pays, le tout au grand frais des français, se pavanant dans les allées du palais comme si le président, remettait en route un système de pouvoir plus proche de la monarchie absolue que de la République éclairée.

Il a été conté aux français que cet événement marquant, ce sommet des puissants de la finance sera l’occasion de faire entrer des investissements en France. Si l’idée est bien entendu à saluer, quelle sera la réalité de la fiscalité et de ce qui sera rendu à l’État, à la Nation, aux français une fois que ces énormes conglomérats de l’industrie et de la finance auront obtenu leurs gains.

Pour simple exemple le groupe MacDonald ne paye aucun impôt en France ni en Europe par l’application des négociations qui ont été passées avec le Luxembourg. Ce sont les franchisés, c’est à dire les français, qui, eux,ont investi leur patrimoine, leur vie dans la création d’enseignes qui sont les seuls à supporter l’imposition du groupe en France.

Alors que de tels systèmes se maintiennent dans le pays, le président préfère d’ores et déjà faire venir des multinationales sur le territoire sans avoir changé notre système fiscal sur ce point.

En se penchant du côté de ces firmes, en appréhendant leur politique de réussite : il s’agit aussi d’une promesse de la part de la France de les faire bénéficier de ce même système de bienveillance comme c’est le cas pour les autres groupes installés. Elles ont ainsi tout intérêt à bénéficier de ces systèmes.

Macron changera-t-il alors son fusil d’épaule ?

Il ne faut pas être dupe. Le cadeau déjà fait dans le calcul de l’ISF était un premier pas, voici le deuxième : il est définitivement l’élu représentant le grand capitalisme voulu par les magnats des affaires et est un vrp international de notre territoire qui ne nous appartiendra bientôt plus.

Comme le faisait dire Lampedusa par Tancrède dans le fameux film le Guépard, par la voix d’Alain Delon et sous couvert de Révolution populaire :  » Il faut que tout change pour que rien ne change.  »

C’est bien la réalité du système royalement orchestré par le candidat Macron et son gouvernement, les puissants et les directeurs de grands groupes se partagent le gâteau.

Cependant il est une gamme de patrons cependant qui ne connaît pas cette tranquillité d’une croisière au long cour.

Rarement la place de rédacteur en chef, de patron de presse a été aussi précaire que la vie d’un jeune soldat envoyé au front pour la première fois.

Le 11 Janvier 2018 paraissait cette une de L’OBS. Elle représente une photo du président Macron, derrière des barbelés en noir et blanc avec la légende suivante  » Bienvenue au pays des droits de l’homme « .

Cette une avait pour but de sensibiliser les français et les lecteurs de ce journal, dans lequel il appartient à chacun de se reconnaître ou non, sur les problèmes liés à l’immigration et plus précisément à celles des réfugiés et de souligner le manque d’humanisme de l’homme représenté sur la page.

La place du directeur de L’OBS est aujourd’hui remise en cause pour cette une. Des voix se sont élevées pour critiquer un certain cynisme à cette photo, un manque de réalité face à l’humanisme légendaire du banquier de Rotschild et même pour certains les camps de concentration. Il ne s’agit pas d’une plaisanterie.

Ainsi Macron met bel et bien la République en marche et c’est lui qui donne le ton.

Cette possible éviction du patron de l’OBS est un véritable scandale d’État et rejoint totalement ce qui a été soulevé comme critiques face au projet du contrôle des fake-news : le pouvoir actuel est en train de bâillonner la presse, de bâillonner les français, de bâillonner la liberté.

Rappelons le définitivement : la déclaration française des droits de l’homme est le texte légal suprême en France. Les libertés qu’il fait naître sont indérogeables, s’imposent à tous et bénéficient à chacun.

Son article 11 énonce « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. »

Comment en 2018 une telle une d’un journal peut-elle remettre en cause le poste de son directeur ?

Tout simplement si cette France de 2018 n’est qu’un camouflet de République, qu’un camouflet de pays des droits de l’homme, qu’un camouflet d’un grand changement.

Il ne s’agit pas ici de défendre une cause, comme énoncé précédemment chacun peut avoir un avis sur L’OBS, sa ligne éditoriale, son contenue et la pensée qui s’en dégage, mais baîllonner la presse française : Jamais !

Le fonctionnement de la presse est exactement semblable à celui de la politique : si les représentants du peuple œuvrent selon leurs convictions pour la gestion de l’État, les journalistes doivent pouvoir informer selon les leurs tant qu’ils vont pas à l’encontre des principes Républicains et de la vérité.

Il n’y a rien dans cette une qui va à l’encontre des principes de la République : elle est une critique d’un système et d’un homme qui a renié ses engagements, tout simplement parce qu’en réalité il a construit son pouvoir sur l’absence de convictions.

En jetant l’opprobre sur Matthieu Crossandeau, en souhaitant son renvoi l’exécutif montre l’absence de critiques qu’il met en place, le contrôle de la presse et des médias. Nulle place pour ceux qui remettraient en cause le système.

En marche ou crève finalement…

Le plus affligeant fut sans doute les propos prononcés par Jacqueline Gourrault : « Les barbelés, ça me parle beaucoup. Je pense que ça parle à beaucoup de Français(, , ,) Ça rappelle les camps » et d’ajouter  » Je trouve que c’est manquer de rigueur que de faire une Une comme ça ».

Ce cynisme face à la réalité de la gestion de la crise migratoire du président Macron en parlant directement des camps de concentration est une insulte à l’histoire.

Agiter, comme fanon de l’immoralité, l’histoire des camps et de la souffrance du peuple juif durant la seconde guerre mondiale uniquement pour valoriser une critique de la une de L’OBS est scandaleux.

Les camps de concentration sont à laisser à leur place, au cœur de la mémoire de notre histoire les millions de morts qu’ils représentent ne peuvent être soulevés pour un oui ou pour un non comme si il s’agissait d’un peccadille et d’un argument de campagne. C’est une honte tant pour un représentant de la nation, qu’un français, qu’un enseignant d’histoire.

Mais une fois encore Macron jette le trouble sur la place des médias et de la presse en France, soutenus par les grands groupes qui la possèdent. Bientôt un projet autour des fakes news et ensuite le renvoi ad nutum des directeurs de presse qui n’auront pas suivi le dogme imposé : où va la France pays des libertés ?

Cette image montrera mieux où la France se situe en matière de liberté de la presse et donc de penser :

La France est le 39ème pays au classement mondial 2017 de la liberté de la presse de Reporters sans frontières. Il faut bel et bien que tout change pour que rien ne change.

Cependant il s’agit pas ici d’hurler simplement avec les autres loups de la meute. Bien au contraire, il faut aussi regarder dans quelle mesure cette une est criante de vérité et n’est pas diffamatoire, comme pourrait l’être certaines fake-news à l’égard de notre précieux président.

Quel est le traitement de ces personnes qui ont quitté leurs pays et leurs vies pour se retrouver en situation irrégulière en France ?

Les témoignages se sont de plus en plus nombreux du régime de la violence instauré à Calais que le président laisse perdurer et même intensifie. Les associations dénoncent par dizaines les mésactions commises, demandées par l’État, conduites par le gouvernement.

Yann Moix le dénonce parfaitement  » Soit le président le sait et il est indigne de la fonction et c’est un scandale, soit il ne le sait pas et est indigne aussi « . La Cour Européenne des droits de l’homme devrait être saisie de cette affaire.

La crise des migrants de Calais est un sujet de polémique pour notre société qui révèle de nombreuses problématiques dont il ne faut en retenir qu’une avant de traiter toutes les autres : pourquoi tant de déplacements de populations ?

Pourquoi hommes, femmes et enfants quittent-ils leurs pays pour venir en France alors que la France a déjà du mal à faire vivre et aider les moins riches des français ?

Sur la question du droit international, un vrai débat sur l’ingérence de certaines nations doit renaître. Il ne s’agit plus au XXIème de parler de néo-colonialisme mais d’aider le développement de ces pays, de ces populations et d’endiguer ces flux migratoires qui n’entraînent que chaos et déracinement.

Il faut venir en aide à ces pays, intervenir et dans un cadre déterminé, un cadre de développement, une adéquation des idées et de valeurs des droits de l’homme et de la femme. L’accueil, alors, de migrants en France pourra avoir lieu si ceux-ci sont en adéquation avec les principes républicains.

Ce qui se déroule à Calais n’est ni de droite, ni de gauche, c’est la suite logique de l’immobilisme du gouvernement Hollande que Macron ne traitera pas. Cela ne peut plus continuer : un choix doit être fait et les responsabilités endossées.

Ainsi, j’invite chacun d’entre vous à suivre les réprimandes qui vont être prises à l’encontre de Monsieur Matthieu Crossandeau, de Monsieur Yann Moix et de ceux qui oseront dire  » je ne suis pas d’accord  avec un pouvoir qui creuse jour après jour la tombe de la démocratie française « ,

J’en fais parti.

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